Le poète assassin

Un poète malade, habité par les vers,
A l’heure où le ciel bleu devient crépusculaire,
Propose ses recueils, de style épistolaire,
Dans une rue infâme, à des passants pervers.

L’Artiste autour de lui transcende l’univers,
Mais au cœur de la ville il mendie un salaire,
Car sa quête du Graal demeure impopulaire :
Le public insensé la décrypte à l’envers.

Soudain, devenu fou devant si peu d’estime,
Il sort son vieux canif puis cherche une victime.
Alors en un instant bascule son destin :

Les yeux pleins de lueurs comme un brasier de forge,
Furibond, il me crie : Atroce Philistin,
Achète mes sonnets ou je t’ouvre la gorge!

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